L’année charnière de 2014 a marqué un tournant dans mon parcours capillaire.
Après mon arrivée en Allemagne, les choses ont pris une tournure plus difficile, mes cheveux devenant de plus en plus secs en raison du calcaire.
Il était évident qu’une solution devait être trouvée, mais comment ? Entre les brûlures causées par le défrisage, la casse de cheveux et leur sécheresse chronique, je souffrais de l’intérieur.
En mars de cette année-là, j’ai fait la connaissance de Vanessa, une jeune femme de 23 ans qui n’avait jamais défrisé ses cheveux.
Cette rencontre m’a choquée au départ, mais avec le temps, j’ai réalisé que c’était une option réalisable.
En l’espace de quelques mois, elle m’a fait découvrir YouTube et ce fameux « boom » du retour au naturel. Je n’ai pas encore sauté le pas à ce moment, mais je faisais néanmoins des recherches à ce sujet.
En mai 2014, malgré tout, j’ai défrisé mes cheveux.
Cependant, cette expérience m’a confirmé une fois de plus que le défrisage est l’une des pires inventions que l’homme ait pu mettre en place.
Peut-être parce que j’avais déjà pris conscience qu’il était possible de vivre sans défrisant, cette dernière expérience de défrisage s’est transformée en véritable enfer.
J’ai non seulement perdu beaucoup de cheveux, mais comme à l’accoutumée, j’ai également subi des brûlures suivies de croûtes. Quoi qu’il en soit, j’ai pris la décision de ne plus jamais me défriser les cheveux
En juin de cette année-là, j’ai pris une décision cruciale en optant pour le « big chop ».
Munie d’une paire de ciseaux, j’ai coupé moi-même mes cheveux, ne laissant que 2 centimètres sur ma tête.
Cette étape marquante a symbolisé le point de départ de mon parcours vers le retour à ma texture capillaire naturelle.
À l’époque, je vivais chez mon frère, et lorsqu’il m’a vue avec la tête rasée, il a été tellement choqué qu’il n’a abordé le sujet qu’après plusieurs heures, une fois qu’il avait pris le temps de digérer ma nouvelle coupe de cheveux.
J’étais à la fois enthousiaste et anxieuse, redoutant la texture de mes cheveux naturels qui étaient autrefois très durs.
Après cinq années de défrisage, j’ai décidé de relever le défi de redécouvrir ma texture naturelle. Les premiers temps ont été relativement simples en raison de la courte longueur de mes cheveux. Cependant, une fois qu’ils ont atteint une longueur intermédiaire, difficile à coiffer, de nouveaux défis sont apparus.
Incapable de faire des chignons ou des afro puffs, j’ai dû apprendre à prendre soin de mes cheveux pour parvenir à une coiffure acceptable.
Animée par le désir de porter mes cheveux sans extensions, tresses ou perruques, j’ai cherché des solutions à la sécheresse et aux nœuds constants.
Malgré la frustration, ma motivation l’a emporté sur les difficultés. J’ai commencé à observer attentivement chaque geste et chaque produit utilisé pour mes cheveux, cherchant ce qui fonctionnait le mieux pour moi.
Mon objectif était de pouvoir porter mes cheveux au quotidien sans tracas.
Entre 2014 et le début de 2018, la croissance de mes cheveux est demeurée stagnante, en grande partie en raison d’un manque de connaissance sur l’entretien des cheveux, malgré ma bonne volonté.
Contrairement à ce que certaines pensent, mes cheveux n’ont pas immédiatement repoussé de manière spectaculaire après cette coupe.
Mes cheveux étaient sujets à la sécheresse, la casse, ils étaient durs et difficiles à manipuler.
Cette période a mis en évidence le besoin crucial de mieux comprendre les besoins de mes cheveux et de mettre en place une routine adaptée pour favoriser leur santé et leur croissance.
À partir de 2018, j’ai pris la résolution de sortir de l’engrenage des cheveux secs, durs, emmêlés et cassants.
Dès le début de 2019, des changements significatifs ont été observés : l’aspect, l’état, la souplesse et la malléabilité de mes cheveux se sont améliorés.
Surtout, j’ai pu les porter lâchés pendant toute une semaine. J’avais enfin découvert la clé d’une routine capillaire efficace à long terme.
Ainsi, au fil du temps, j’ai mis en place la méthode que j’appelle « Les Locs Libres by MonAfroLibre », que je peaufine continuellement jusqu’à aujourd’hui.
Cette technique implique un alignement des cheveux en brins pour les discipliner sur une ou deux semaines, un processus qui s’améliore avec chaque soin.
Celles qui adoptent cette technique voient généralement apparaître leurs Locs Libres en quatre semaines.
Les Locs Libres m’ont libérée des nœuds, du stress et de la frustration. Cette méthode a apporté à mes cheveux douceur, malléabilité et un toucher satiné agréable.
Face aux résultats, de nombreuses personnes me demandent des conseils pour entretenir leurs cheveux et maintenir leur longueur.
Ainsi, je partage aujourd’hui mon expertise unique sur les cheveux crépus à travers ma chaîne YouTube, mes réseaux sociaux et des programmes en ligne.
Grâce à cela, j’ai pu convaincre ma mère que les cheveux crépus ne sont pas une fatalité.
La douceur capillaire me permet désormais de tisser des liens avec ma mère, et j’aspire à instaurer cette douceur comme une tradition familiale, créant ainsi des souvenirs capillaires précieux qui deviendront l’héritage des générations futures.
Ensemble, travaillons à édifier cette noble tradition, une tendresse capillaire scellant le lien sacré entre mères et filles.
Dans cette tradition réinventée, le rituel des soins devient une occasion privilégiée d’échanges chaleureux, un temps pour revigorer l’esprit et renforcer des liens, que ce soit dans notre jardin secret ou au sein du cercle convivial de famille et d’amis.
C’est une parenthèse privée où l’on peut se retrouver, se recentrer et puiser de nouvelles forces. Au-delà de l’hygiène, c’est une véritable quête intérieure, un temps suspendu loin du tumulte quotidien où l’on peut se consacrer à la contemplation de son être.
S’accorder ces instants de douceur, c’est s’offrir la possibilité de se recharger, d’entreprendre une introspection profonde, et souvent, c’est dans la caresse bienveillante que l’on porte à soi que germent les visions les plus lumineuses pour notre futur.
Quant à ma mère, elle a délibérément abandonné la pratique du défrisage, embrassant avec fierté la beauté authentique de sa chevelure naturelle.
Je suis honorée de savoir que ma propre démarche a été une source d’inspiration pour ma mère, contribuant ainsi à créer un autre lien entre nous.
Les leçons que j’ai tirées de mon parcours sont nombreuses.
Plus on attend, plus les cheveux deviennent difficiles à gérer. Plus on attend, plus ils s’abîment et forment des nœuds, ce qui m’a poussée à couper régulièrement les pointes entre 2014 et début 2018, entravant ainsi leur croissance.
Plus on attend, plus la frustration s’installe, poussant vers des solutions coûteuses comme les perruques, les tresses, les extensions, et les rendez-vous incessants chez le coiffeur, avec pour conséquence des cheveux encore plus secs et des tempes dégarnies.
Plus on attend, moins on est à même de prendre soin des cheveux de nos enfants ou de nos futurs enfants. La transformation capillaire est à votre portée, commencez dès maintenant.
